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  • Photo du rédacteurLa tomate Octavia

Le mildiou au potager

En 1845 le mildiou s'est installé en Irlande et pendant 4 ans a décimé les cultures de pomme de terre, évènement connu comme La Grande Famine.

Originaire d'Amérique du Sud et introduit en Europe au milieu du 19e siècle, on retrouve la maladie dans une grande majorité de potagers (surtout ceux sans pesticides, même les "bio") et peut faire des dégâts sérieux sur les cultures.


Qu'est-ce le mildiou ?


La maladie est provoquée par un champignon pathogène, Phytophtora infestans, qui se développe principalement d'avril à juin et à l'automne par temps humide, lorsque la température varie entre 17 et 25°C. Heureusement, la canicule le stoppe.

Vous pouvez retrouver la maladie sur la vigne, la laitue, l'épinard, la mâche, le melon et les Solanacées en général, comme la tomate, la pomme de terre, le poivron ou les courges et courgettes.


À quoi ressemble-t il ?



Assez facile à identifier, le mildiou se manifeste de plusieurs façons :

  • Face supérieure des feuilles : plages brun-vert d'apparence huileuse débutant en bordure des feuilles et se desséchant en leur centre

  • Face inférieure des feuilles : duvet blanc (mycélium ou filament fongique) par temps humide ou lorsque la rosée matinale est suffisante

  • Tiges et pétiole : taches brunes

  • Fruits : bosselures brunes, fermes et marbrées. Difficultés de mûrissement.

Une chose est sûre : dans la plupart de cas, le mildiou finit par tuer la plante infectée, si vous n'intervenez pas. C'est embêtant quand vous avez veillé au bien être de vos plants mais c'est dramatique quand vous êtes maraîcher et que vos cultures sont touchées.


Comment prévenir l'apparition du mildiou ?


La saison de pluies et l'humidité, vous ne pouvez pas les empêcher. Mais vous pouvez mettre les chances de votre côté pour diminuer les risques de voir le mildiou s'installer dans votre potager.


Potager collaboratif à Toulouse


Voici quelques petites gestes à prendre en considération:

  • Laissez de l'espace entre vos plants, les spores voyagent aisément de plante en plante, par les airs, et finissent par infecter tout le potager,

  • Choisissez des variétés résistantes et/ou anciennes ;

  • Evitez de mouiller le feuillage, car les spores déposés sur les feuilles (par le vent) ont besoin de l'eau stagnant quelques heures à la surface pour pouvoir germer ;

  • Arrosez le matin plutôt que le soir pour éviter pour permettre à l'excès d'humidité de s'évaporer pendant la journée ;

  • Paillez les pieds de tomate avec de la bardane, qui est un bon stimulant et a une action préventive contre le mildiou ;

  • Paillez vos cultures tout simplement, vous aurez moins besoin d'arroser ;

  • Quand vos plants sont suffisamment grands et costauds enlevez les feuilles qui risquent de toucher le sol, pour éviter l'humidité sur les feuilles ;

  • Détruisez les déchets de culture et éliminez les plants atteints (dans le compost, s'il chauffe assez, si non à la poubelle ou brulez-les) ;

  • Les spores du champignon persistant dans le sol, veillez à une bonne rotation des cultures (4 à 5 ans) ;

  • À la fin de la saison, traitez le sol avec des purins/ décoctions de plantes (des recettes à suivre).


Des plantes pour vous aider


Dans la permaculture, un des principes de base nous dit qu'un élément remplit plusieurs rôles et un rôle est rempli par plusieurs éléments. C'est le cas, par exemple, pour les plantes-remède qu'on peut retrouver dans un potager ou dans la nature :

  • La prêle, en décoction à pulvériser tous les 15 jours de mai à octobre (plutôt efficace pour la vigne),

  • La bardane (feuilles et racines) en purin, à raison d'1kg de plante pour 10l d'eau, que vous aurez laissé fermenter 5-6 jours avant de le filtrer et de l'utiliser dilué à 5% ; la plante a une action préventive contre le mildiou,

  • L’ortie en purin, réputé pour son action préventive contre le mildiou, en plus d’être un engrais naturel en accord avec les principes d’agriculture biologique,

  • La consoude en purin.


Il n'y a pas réellement de solution miracle pour le mildiou. Certaines disent que la capucine et le basilic limiteraient l’apparition du mildiou. Personnellement je suis pour un potager varié, avec des cultures mélangés (en respectant les règles de base), autant en hauteur, en variétés qu'en durée de vie. De plus, à partir de la 2ème et 3ème année de vie de votre potager, vous allez voir les choses s'améliorer grâce à la biodiversité qui s'installe petit à petit et qui vient soutenir l'équilibre du petit écosystème.


Et si vos plantes sont déjà atteintes ? Comment les traiter ?


Malgré les efforts que vous avez faits le champignon s'est installé dans votre potager ? Tout n'est pas encore perdu, des traitements au naturel sont disponibles.


Pour commencer, si vos plants sont suffisamment grands, dès l’apparition des 1ères symptômes, coupez les parties infectées et jetez-les (au compost s'il chauffe suffisamment ou dans la poubelle).


Dans tous les cas, voici quelques solutions proposées comme traitement pour le mildiou (je les ai notées au fil du temps, pas encore toutes testées) :

  • Au tout début de l'apparition de la maladie, pulvérisez une infusion de tanaisie (100g de fleurs pour 1l d'eau) que vous aurez laissé infuser jusqu'à ce quelle soit froide avant de l'utiliser pure ;

  • L'huile essentielle d'origan a une action fongicide : dissolvez 20 gouttes dans 1c.à.c. de savon noir puis ajoutez un verre d'eau pour rendre bien homogène la préparation. Préparez un lait d'argile (1c.à.c. rase d'argile surfine blanche ou verte dans 1l d'eau de pluie). Mélangez l'ensemble et pulvérisez selon les besoins ;

  • Solution à base de bicarbonate de soude et de savon noir : mélangez 10g (environ 1 c.à.s.) de bicarbonate de soude, 4l d'eau et 40ml (2½ c.à.s.) de savon noir. Le savon sert à fixer le bicarbonate de soude sur la feuille ; renouveler la pulvérisation en cas de pluie ou d'arrosage des feuilles.

  • Décoction d'ail : portez à ébullition 5l d'eau, ajoutez 15 caïeux d'ail épluchés, fendus en 2, ensuite faites fermenter la préparation en laissant le récipient ouvert et exposé au soleil pdt 4-5 jours (jusqu'à ce que le mélange mousse). Filtrez et vaporisez le purin pur (tous les 15 jours par temps sec) sur les feuilles et le sol autour des plantes atteintes. L'odeur assez forte a un effet répulsif sur de nombreux insectes vecteurs de maladies. Le purin conserve ses propriétés environ 1mois. On peut ajouter à cette préparation une infusion de 50g de feuilles fraîches de laurier sauce dans 2l d'eau qui aura un effet répulsif complémentaire sur les insectes.


Mettre en place des structures pour couvrir vos tomates peut être une solution si la saison est particulièrement pluvieuse et humide.

Mais parfois, rien ne marche et le mildiou finit bien par s'installer.

Une fois atteintes du mildiou, les tomates pourrissent très vite et finissent par avoir mauvais goût. Quand je vois des tomates (pas encore mûres) avec des signes de maladie, je les cueille et je les laisse finir de mûrir dans la maison. Comme ça tout n'est pas perdu. On ne peut malheureusement pas le faire pour les autres légumes...


Parfois, dans les échanges avec d'autres jardiniers, j'entends des solutions comme la bouille bordelaise ou le soufre mouillable (très facile à trouver dans les jardineries). Du coup je me suis posée des questions concernant leur action sur la biodiversité (plantes, insectes, humains). Pas vraiment une surprise d'apprendre que les deux sont nocives pour le sol, les insectes et les humains !


Soufre mouillable : Attention car le soufre est toxique pour les auxiliaires comme les coccinelles.


Même constat avec la bouillie bordelaise, qui n’éradique pas la maladie, et est nocive pour nos vers de terre et le sol en général. Le cuivre est un métal lourd qui ne s’élimine pas.


Disons que je préfère ne pas manger des tomates que de polluer la nature et moi-même avec de tels traitements...

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