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  • Photo du rédacteurLa tomate Octavia

Notre potager de confinement

Cette année est officiellement spéciale ! C'est l'année covid, avec ses deux confinements, ses isolements, ses malades, ses effets économiques...

Mais c'est aussi l'année de l'entraide, du solidaire, du soutien à l'économie locale et...étonnement ou pas....du jardinage.


Moi, je jardinais déjà, sur ma petite terrasse, mais aussi dans quelques-uns de nos jardins toulousains, par plaisir de mettre les mains dans la terre, de rencontrer les jardiniers et d'apprendre en faisant.

J’attendais avec impatience le mois de mars, pour voir revenir les nombreuses recherches de jardin, création des potagers collaboratifs, les questions diverses et variées, le partage d’expérience, les cultures et les belles photos.

Pas cette année, la COVID en a décidé autrement ! :(

Du coup, je me suis acharnée sur ma petite terrasse (que j'ai eu la chance d'avoir), qui s'est transformée petit à petit dans une micro forêt de plantes, que je chouchoutais chaque jour, matin et soir. Comme le tout est arrivé du jour au lendemain, je n'avais rien préparé. Pas de gobelets pour faire mes semis, pas de terreau, pas beaucoup de semis non plus, ou du paillage... Mais j'ai eu la chance d'avoir un père très inventif, qui m'a inoculée la curiosité de voir les diverses utilités des objets. "Il n'y a pas de problèmes, seulement des solutions !" C'est comme ça que j'ai commencé à faire mes semis dans tout ce qui pourrait accueillir du terreau et de l'eau, j'ai utilisé les épluchures pour pailler les bacs, j'ai planté des oignons et ails germés, j'ai fait repousser les bouts de carotte ou de salade... (que vous pouvez retrouver toujours dans les vidéos que j'avais partagées)

Après, un jour de mai, le déconfinement a été annoncé. Ça n'avait jamais été si clair pour moi que je veux créer un potager dans ma propre résidence, pour avoir un espace vert à disposition, au cas où... J'avais donc préparé le terrain, en posant la question aux voisins, en identifiant les volontaires et en les motivant pour le lancement. Vous pouvez voir le cheminement et les questions à se poser dans notre article sur le potager de copropriété.

Toute enthousiasmée, j'ai créé une affiche, que j'ai mise à l'entrée de la résidence, pour expliquer le projet et permettre à tout le monde de nous rejoindre. Dans quelques jours, une petite équipe s'était déjà créé.

J'ai appelé le syndic pour les informer de la création de notre potager et leur demander d'informer l'équipe qui s'occupe de l'entretien des espaces verts, pour qu'ils ne nous tondent pas nos jeunes pousses (comme ils avait fait avec le petit figuier qui avait osé pousser dans la pelouse). C'était plus facile que je ne m'y attendais, le syndic nous a de suite dit ok.


Alors que l'équipe commençait à se former, nous avons créé le potager dans l'appli Adopte ma tomate. Une vrai aide, car cela nous a permis de facilement partager les informations avec tout le monde (via le chat) et ensuite planifier les séances de jardinage (via le calendrier). Comme la plupart de voisins étaient des débutants dans le jardinage, nous avons très vite utilisé les conseils de jardinage de l'application (quoi planter en fonction de la saison et surtout comment prendre soin des cultures). L'appli a surtout été utile pendant le mois d’août, quand les mains disponibles pour arroser se sont faites rares. En partageant nos indisponibilités avec l'équipe, cela nous a permis de nous organiser pour avoir toujours quelqu'un qui arrose les légumes.



Maintenant, au travail !

Nous habitons dans la résidence depuis plusieurs années, alors nous avions eu l'occasion d'observer les espaces disponibles (ensoleillement, vent, ombre, insectes, chats...). Nous savions également que la terre n'était pas vraiment pleine de vie, mais plutôt inerte et garnie de cailloux.

Même si d'habitude je ne vais pas conseiller le travail de la terre, cette fois-ci je me suis rendue à l'évidence : il fallait l'aider par des apports, en creusant un trou pour les enterrer. Je me dis d'ailleurs que cela risque d'être le cas pour la grande majorité des potagers de résidence...


De plus, nous n'avions aucun des outils pour creuser la terre. Nous avons donc demandé autour de nous (la famille, les amis, les voisins du quartier) si nous pouvions en emprunter quelques-uns pour le weekend. Chose faite ! Nous avons même ou des propositions de terre verte, du compost et des vers de terre :) !


Pour aider le démarrage du potager, nous avons donc fait des apports de matières organiques :

  • du carton que nous avons récupéré de la poubelle bleue (ou la couleur qu'elle a chez vous la poubelle pour recycler le papier) et que nous avons étalé au fond du trou, tout en l'arrosant bien

  • des branches que nous avons récupérées dans le petit parc d'à côté et que nous avons mis sur le carton

  • du bokashi, que notre ami et partenaire Recup' Occitanie (Jean Baptiste) nous a si gentiment amené sur place ; nous l'avons étalé sur les branches

  • des vers de terre, que nous avons ajoutés sur le bokashi

  • des feuilles tombées des arbres (toujours du parc d'à côté)

  • du compost mature

  • l'herbe verte que nous avions enlevée pour creuser le trou

Une fois le tout recouvert par la terre et arrosé abondamment, il manquait juste les plantes. Comme nous n'étions pas sûrs des résultats de nos apports, nous avons décidé de donner à la terre le temps pour reprendre vie. Surtout qu'on était au mois d’août, période de vacances, entre deux saisons de cultures.... Nous avons donc planté seulement quelques plants et semé quelques graines, pour avoir quand même la satisfaction d'une récolte, petite qu'elle soit.

Chaque voisin à fait un don de plants, qui avaient poussés tout le confinement sur nos terrasses. 2 courges, une pomme de terre germée, un framboisier, 3 fraisiers, 2 menthes, une verveine et des graines de radis, de poirée verte à couper et du romarin.


Pour finir, nous avons recouvert le sol avec le reste de feuilles mortes et des branches, nous avons étiqueté les rangées avec des bouchons de vin et nous avons délimité les bandes de culture avec les pierres que nous avions sorties de terre. Le résultat a été trop beau !! (j'avoue, c'est aussi parce que nous avons beaucoup travaillé pour le créer ce potager)


Le 19 août 2020 notre petit potager à vu le jour !



Avec le temps, nous avons ajouté des légumes d'hiver, au fur et à mesure que nous faisions de la place côté radis et poirée verte à couper. Et chaque jour, nous continuons à faire le compost de surface, avec les déchets verts de nos cuisines.

Les vers de terre sont toujours là, en bon nombre et bien actifs. Des escargots et des limaces les ont rejoint. Et qui dit feuilles vertes, dit aussi chenilles vertes (qui ont un appétit un peu trop important à mon goût).

Des insectes diverses et variées ont commencé à visiter notre petit espace et nous avons même vu un hérisson y passer ! Comme quoi, la nature revient dès qu'on lui donne l'occasion ! Et nous en avons bien besoin pour bien faire pousser nos fruits et légumes... (mais je vous prépare bientôt un article plus détaillé sur l’écosystème d'un potager)



C'est son 4ème mois de vie et nous avons déjà goûté un ail vert, une vingtaine de radis, de la menthe, 4 framboises (et oui, nous les avons comptées plusieurs fois ! :) ), de la poirée verte et de l'oxalis (qui était déjà sur place). C'est pas beaucoup, mais c'est suffisant pour garder notre motivation à fond et nous pousser à réfléchir au potager 2021 !


Mais surtout ce jardin nous a permis de rencontrer nos voisins : Marjo, Thomas 1, Tiphaine, Thomas 2, Jérémie, Chloé, Erwan, Gaël et Sophie. Nous avons certes fait des apéros, mais aussi de l'entraide hors potager. Qui sait, peut-être notre petit potager aura créé des amitiés, en plus de jardiniers ?


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